Pierre-Henri DUTRON. Une allure d’artiste, une âme de musicologue follement épris du répertoire classique et de Mozart, le coeur ému de ses créations en devenir.

L’aventure a commencé en 2011 au Conservatoire de Paris. Un mémoire à écrire, un travail de musicologie pour comprendre le Requiem, déterminer l’état de la partition, faire la part entre ce qui a été touché par le génie Mozart et ce qui a été servi plus tard par ses compagnons et successeurs.
Et puis, dans l’âme du jeune musicien germe alors l’idée de compléter le Requiem inachevé… Le travail de Pierre-Henri est ainsi le fidèle témoin de la mutation vécue par le monde feutré de la musique classique.
Une mutation bienheureuse destinée à assurer au répertoire classique la possibilité de continuer le dialogue avec le public. Le chemin suivi par ce jeune compositeur dans les pas de Mozart, le voici…
Un travail pour l’oreille et pas pour l’oeil
En 2016, Pierre-Henri Dutron a initié son travail de composition sur le Requiem à partir de l’édition bien connue de Franz Xaver Süssmayr.
Son désir le plus profond, alors, était de rendre audible à nouveau le « plaisir de l’orchestre mozartien », de proposer aux voix laissées par le génie un « écrin de musique ». Il fallait alors rester dans la langue musicale de l’époque, ne pas s’écarter d’une ligne éditoriale strictement définie : travailler pour l’oreille et pas pour l’oeil, c’est-à-dire travailler à donner le plus fidèlement possible le son de Mozart aux lignes absentes de la partition.
Et puis, notre compositeur ne s’est pas arrêté en si bon chemin. Il a mené avec le chercheur musicologue et chef d’orchestre René Jacobs ainsi que l’Orchestre Baroque de Fribourg un second projet : rendre audible la composition en enregistrant un disque publié le 27 octobre 2017 chez Harmonia Mundi.
Le meilleur hommage à Mozart ? La création
Pierre-Henri Dutron est un travailleur acharné. Comprendre la partition du Requiem, entrer en Mozart pour ensuite écrire les lignes manquantes du Requiem inachevé, cela prend des années.

Un temps précieux pour l’artiste qui prend ainsi au vol l’opportunité de la réflexion. La musique classique doit-elle être sanctuarisée ? Devrait-elle être sacralisée et ne plus évoluer ? Gang Flow a bien entendu posé la question à Pierre-Henri : Peut-on « toucher à Mozart ? « . La réponse est assurée et murie : « Pour qu’un répertoire continue de vivre, il faut de la création. » Ainsi, « on doit toucher à Mozart » ! Le meilleur hommage à la musique classique c’est celui du dialogue et de la création.
Notre artiste a terminé son travail d’écriture fidèle au langage de l’époque. L’heure est donc venue de la création pour lui. Il reviendra très vite s’en ouvrir à Gang Flow.