Le 23 janvier 2019 : une nouvelle série est annoncée en programmation sur France 2. Une série TV ? L’expression est bien quelconque pour désigner ce thriller psychologique en 6 épisodes dont l’intrigue est placée au coeur d’un orchestre symphonique et filmée à la Philharmonie de Paris.

Mieux encore : L’orchestre dirigé par un chef au féminin est aux premières loges d’une relation éperdument et artistiquement tumultueuse entre son chef d’orchestre et son premier violon, féminin lui-aussi.
Une histoire de femmes donc, de musique aussi et surtout. Un thriller produit par Rose Brandfort Griffith et scénarisé par Marine Gacem et Clara Bourreau.
Mais la musique, dans Philharmonia, c’est aussi celle des compositeurs. Celle d’un personnage de fiction, le mari de notre chef d’orchestre et celle d’Etienne Perruchon, compositeur au présent de musiques… de film, de scène, symphonique ou de chansons. Beaucoup se sont émerveillés à l’écoute de Dogora, de Dianoura ! ou encore du 7e continent. D’autres ont reconnu son talent en regardant les films de Gérard Cuq ou Patrice Leconte.
L’histoire d’une collaboration : du hasard aux talents d’une équipe

Tout a commencé chez Ciné Créatis, une école de cinéma et des métiers de l’audiovisuel située à Nantes. Etienne Perruchon était alors membre du jury de remise des diplômes quand il fait la connaissance du directeur de production de la série Philharmonia, Alain Bonnet.
Cette rencontre conduit notre compositeur à la relecture des scénarii de la série et à une collaboration étroite avec Marine Gacem, lors d’échanges passionnés et constructifs.
Devenu conseiller musical pour la série, Etienne Perruchon a exercé avec bonheur ce métier aux facettes multiples et protéiformes. Depuis la relecture du scénario pour assurer la vraisemblance des dialogues au choix minutieux des oeuvres du répertoire joué en passant par la supervision des enregistrements, le regard du conseiller musical est précis et attentif.
Ten for Nine Eleven et Philia’song : le répertoire immense d’Etienne Perruchon s’enrichit encore !
Philharmonia abrite parmi ses personnages un compositeur. Le scénario avait donc prévu deux oeuvres originales, écrites par Etienne Perruchon.
C’est que l’oeuvre de commande, rappelle notre compositeur, répond toujours à un cahier des charges extrêmement détaillé, pour des raisons à la fois artistiques et budgétaires. Tout est contrainte, et toute contrainte étouffe l’élan artistique, penseront les néophytes. Tout est plutôt jeu et dialogue : la contrainte enferme pour mieux laisser s’épanouir la création.
L’orchestre, un modèle de société parfait

Philharmonia a placé son intrigue au sein d’un orchestre philharmonique. Est-ce pour autant un documentaire ? Bien sûr que non. « Philharmonia est une fiction avant tout », répète Etienne Perruchon. Une fiction à laquelle des professionnels de la musique ont travaillé pendant plusieurs mois afin de garantir la vraisemblance du discours et de l’image. Quand huit violons jouent à l’écran, ce sont bien huit violons qui sonnent !
L’orchestre qui fait si souvent l’objet de documentaires et parfois d’oeuvres cinématographiques, est un monde qu’il est intéressant de découvrir. « Modèle de société parfait », l’orchestre vit tout, comme tout le monde, partout ailleurs dans le monde : la passion, l’amour, l’émulation, la compétition, l’indifférence ou la détestation.
L’orchestre, ce monde méconnu, fait ses premiers pas dans le monde de la série télévisée. Rendez-vous en Février 2019 sur France 2 et longue et belle vie à Ten for Nine Eleven et Philia’s song !
Gang Flow remercie chaleureusement Etienne Perruchon pour cet entretien.