Concert de la Loge : Couvrez cet « olympique » qu’ils ne sauraient entendre

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Le Concert de la Loge. Un orchestre qui porte au fond de lui l’ancien et le moderne. D’une histoire fameuse et de mésaventures modernes, il s’invente chaque saison un avenir toujours plus créatif et radieux. Quand la musique ancienne fait la preuve de son extraordinaire modernité.

L’ancien

Orchestre historique, le Concert de la Loge olympique est créé en décembre 1782 par le Comte Rigoley d’Ogny. L’orchestre est alors géré par la Société olympique, société de concerts qui dépend elle-même d’une loge maçonnique, la Loge olympique de la Parfaite Estime. A l’époque, nombreux sont les musiciens francs-maçons.

Placé sous le patronage de la Reine Marie-Antoinette, l’orchestre est fameux et jouit  très vite d’une renommée immense. Il compte parmi ses 70 musiciens virtuoses de nombreux compositeurs mais aussi celui qu’on surnomme parfois le « Mozart noir », Joseph Boulogne, Chevalier de Saint-Georges.  Surtout, il commande à Joseph Haydn ses six Symphonies parisiennes, avant de les exécuter dans la salle des Cent-Suisses du palais des Tuileries.

Octobre 1789, les concerts cessent. De nombreux membres de la société doivent émigrer, d’autres meurent décapités. Les musiciens ? Beaucoup jouent, dès juillet 1789, au sein du Corps de Musique de la Garde Nationale. Cambini, Widerkher et Méhul, de leur côté, composent des hymnes et des marches qu’on joue lors des fêtes révolutionnaires.

L’ancien monde n’existe plus. Le Concert de la Loge Olympique s’endort…

Le moderne

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Julien Chauvin. Crédit photo : Franck Juery

Julien Chauvin, lauréat en 2003 du Concours international de musique ancienne de Bruges, est passionné de musique ancienne. En 2005, il forme Le Cercle de l’Harmonie, qu’il dirige avec Jérémie Rhorer pendant dix ans.

2015, Julien recrée le Concert de la Loge Olympique. Dès 2016, l’orchestre doit toutefois abandonner aux dieux du stade une partie de son nom. Le Concert de la Loge n’est plus olympique. Le Concert de la loge olympique devient donc Le Concert de la loge. Nous n’irons pas ici jusqu’à disséquer les arguments juridiques des uns et des autres. Retenons une seule chose : olympique n’est plus. Même pour une entité née en 1782, née sous les cieux de l’Olympe et pas à Olympie.

Un peu comme si le destin de cet orchestre était de subir toutes les avanies des époques dans lesquelles il sonne : de la déflagration révolutionnaire à l’immense bouleversement qu’impose le culte du sport dans nos sociétés modernes, le Concert de la Loge n’est donc pas un orchestre comme les autres.

L’avenir

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Le Concert de la Loge. Crédit photo : Franck Juery

Le Concert de la Loge n’est pas la simple recréation d’un orchestre historique. Fort de son histoire, il est un outil d’exploration. Des pages oubliées ou méconnues du répertoire lyrique et instrumental français aux instruments d’époque sur lesquels il joue en passant par l’expérience de formes oubliées de direction. Le violon solo dirige l’orchestre et encourage le public aussi à s’exprimer.

Et puis, il y a le dialogue avec le public comme ce jeu-concours organisé cette année pour proposer au public de trouver un nom à l’une des symphonies parisiennes de Joseph Haydn : la Symphonie n°87 en la majeur.

En somme,  le passé a laissé place à l’avenir.

Nos remerciements les plus chaleureux vont à Julien Chauvin pour cet entretien.

Découvrez le site de cet orchestre et participez au concours en cliquant ici

Pour notre part, nous proposons le nom suivant : La Symphonie du Coq-Héron, en souvenir de la première adresse parisienne du Concert de la Loge Olympique.