
20 février 2019. Rencontre autour d’un café à Paris avec trois jeunes talents : Jean Daufresne (Saxhorn alto solo au sein des Orchestres de la Musique de l’Air et professeur au conservatoire du 7e arrondissement de Paris), Alexandre Collard (Cor solo à l’Orchestre National de Lille), Mathilde Nguyen (Piano, accompagnatrice au CNSM de Paris, au Pôle Sup 93 et au CRR d’Amiens).
De leurs liens d’amitié tissés au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en 2008, ils décident d’aller jusqu’à « partager leur vie musicale ensemble. » Enregistrer un CD était pour eux une manière de « graver leur amitié » et c’est tant mieux car ces trois-là ont aussi quelque chose à dire à la musique.
« Miroir » est donc le premier disque de ce jeune ensemble. Il a été enregistré à la Cité de la Musique et de la Danse Grand Soissons pour une sortie officielle prévue en fin d’année 2019.
Identifiant : Saxhorn et Cor

« Miroir » est un plaidoyer. Pour la musique française. La musique de chambre. Les cuivres : Cor et Saxhorn. Et l’amitié bien sûr.
Nous connaissons tous le Cor et beaucoup moins le Saxhorn. Cet instrument français breveté par Adolphe Sax à Paris en 1845 a toutefois bien failli disparaître, tout comme ses homologues italiens, les « flicorni ».
« Miroir » met à l’honneur cet instrument trop peu joué dans un programme finement élaboré : des oeuvres du répertoire qui ont fait l’histoire du Saxhorn (La Suite Brève d’Alfred Desenclos et la Barcarolle et chanson bachique de Jules Semler Collery), des transcriptions originales et inédites (Le trio n°1 opus 7 d’Edouard Lalo et la Sonate Opus 36 d’Henri Vieuxtemps), une création (Miroir de Gabriel Philippot).

Un programme original mais pas seulement. « Miroir » est en effet un plaidoyer pour l’expérimentation et le travail de création des instrumentistes. Chez nos artistes, le ressenti compte. Dans le cadre des transcriptions, on essaie, on tente, on capte l’écriture « cuivristique » là où on ne l’attend pas. On essaie de jouer les pizzicati en sons bouchés pour obtenir un son plus éclatant. On modifie le registre des phrases pour trouver le bon écart d’octave entre les voix. Bref, on pose le Saxhorn et le Cor dans des territoires musicaux inattendus. On joue avec la musique pour la faire vivre.
Mot de passe : Amitié ETC
L’enregistrement d’un disque est un moment privilégié dans la vie d’un musicien. Le travail est long, en vase clos, tout en concentration et souci extrême du détail.

Que nos trois musiciens aient souhaité vivre ensemble l’expérience de l’enregistrement en dit long sur leur état d’esprit. Les images ne mentent pas : le trio est soudé et fort de toutes ces années passées ensemble au CNSM de Paris ou en concert.
Cet esprit de connivence amicale et artistique n’est toutefois que le premier cercle d’une équipe beaucoup plus large. Un disque ne peut naître sans le concours précieux d’autres professionnels comme l’ingénieur du son (Erwan Boulay) et ses idées sur la « géographie » du trio, l’emplacement de chacun et sa disposition par rapport aux micros. N’oublions pas le directeur artistique avec toute la confiance qu’il faut pouvoir lui accorder puisque c’est lui qui entend le premier depuis sa cabine. Et le directeur de la salle (Benoît Wiart), l’accordeur de piano et les amis qui vous logent et vous nourrissent. A propos d’amis… Jérôme Wiss, facteur d’instrument spécialisé dans les cuivres et installé à Compiègne, a assuré le gîte et le couvert de nos artistes. Une grande famille, la musique. Et jeune. Et créative.
Un enregistrement c’est un retour sur soi-même, des mois et des années de travail mises dans une boîte. (Alexandre Collard, Cor solo à l’Orchestre National de Lille.)

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