
Come Una Volta…. C’est un dialogue entre le virtuose Julien Martineau et son instrument, un regard passionné sur le répertoire de la mandoline.
Un disque enregistré à Rome avec le Concerto Italiano, dirigé par Rinaldo Alessandrini et paru chez Naïve. A découvrir absolument.
La mandoline de Julien Martineau ou l’émotion de la découverte
On l’imagine fort bien, flânant le soir dans les rues de Rome. Julien Martineau a enregistré Come Una Volta à l’Institut pontifical de musique sacrée, haut lieu des études grégoriennes relié au Saint-Siège. Le soir, les déambulations dans la ville. Le jour, la musique enivrante d’Antonio Vivaldi, Domenico Caudioso et Raffaele Calace.
Parmi les cinq chefs d’oeuvre du répertoire italien de la mandoline magnifiquement interprétés dans Come Una Volta, le Concerto pour mandoline n°2 en la mineur de Raffaele Calace composé en 1925, surprend et enchante encore davantage.
Raffaele Calace est peu connu du grand public. Il est pourtant surnommé le Paganini de la mandoline. Ce napolitain a en effet révolutionné la technique de la mandoline et inventé un jeu polyphonique.
La musique de Calace, c’est celle d’une Italie vive, colorée, émotive et sensible, à l’instar du premier mouvement du concerto pour mandoline n°2 en la mineur : « Une musique sincère, porteuse d’émotions. Capable d’exprimer les sentiments d’un amoureux contrarié et éconduit, irrité et triste à la fois. Un peu à la Piazzolla.» dit Julien qui connait bien Raffaele.…
Depuis ses années d’études à élaborer sa technique aux recherches passionnantes dans les archives de la famille Calace à Naples, Julien parle de Raffaele comme d’un proche. Ecoutez-le jouer Calace magnifiquement orchestré dans ce disque par Yann Ollivo et enregistré pour la première fois. Vous comprendrez alors sans doute ce que l’expression « musique universelle » veut dire.
Un désir permanent de créativité : « Faire sortir de l’instrument la plus belle voix ».
Julien Martineau est l’un des solistes les plus remarquables de sa génération. Invité aux Victoires de la musique classique en 2017, il a fait ses débuts avec l’Orchestre philharmonique de Radio France en décembre 2018. Mais le soliste est aussi chercheur et aventurier, soucieux d’ouvrir pour son instrument des horizons nouveaux.
La quête du son. Julien l’évoque avec simplicité. Elle est pourtant difficile, nous dit-il. Avec dans la tête un son idéal pour son instrument, il cherche les inspirations chez le luth et le violon. Il développe un tout nouveau jeu de cordes avec Savarez, l’un des plus grands fabricants de cordes actuels et collabore étroitement avec son luthier canadien, Brian N.Dean.
Julien fait partie de ces musiciens artistes et artisans de leur instrument. Comme beaucoup d’autres dans le passé glorieux de la musique classique. Pour une musique classique créative….

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