Nuit du piano : Musique américaine. Festival international de piano de la Roque d’Anthéron, Dimanche 21 juillet 2019.
A s’y méprendre ! Quand les notes de Léonard Bernstein et de George Gershwin transportent le public à La Roque, les esprits voyagent haut et loin. Une soirée de musique américaine sous le chant des cigales en forme de dédicace à une musique de l’invention et du mélange des cultures. Le 21 juillet 2019, le public a vécu au son d’une certaine American Way of Music !
Des heures qui se sont égrenées comme des minutes
Toute la magie du Festival de la Roque d’Anthéron est là. Le lieu sublime la musique, la musique transfigure le lieu. Le 21 juillet 2019, dans le Parc du Château de Florans, les cigales ont accompagné un programme américain magnifiquement incarné par les artistes. Deux concerts pour une soirée unique pendant laquelle les heures ont semblé s’égrener comme des minutes.



La mezzo-soprano Marie-Ange Todorovitch, les pianistes David Kadouch et Plamena Mangova et l’Orchestre Philharmonique de Marseille dirigé par Néstor Bayona puis Mihhail Gerts ont, le temps de cette nuit provençale, emmené le public, très loin et très haut. Nulle autre manière de l’écrire. Aucun terme ne peut encore décrire la parfaite alchimie qui a uni cet Orchestre Philharmonique de Marseille, les solistes et les deux jeunes chefs d’orchestre : de la soirée Néstor Bayona et Mihhail Gerts.
Des solistes habités par la musique de l’American way of life

La soirée commence. Marie-Ange Todorovitch est émouvante. Force et fragilité tout ensemble, elle interprète la Symphonie n°1 « Jeremiah » de Léonard Bernstein. Accompagnée de l’Orchestre Philharmonique de Marseille, la mezzo-soprano fascine et comme hypnotise le public de son chant habité par les textes du Livre des Lamentations.

David Kadouch entre sur scène. Discret et sobre dans sa mise et sa manière de se mouvoir sur la scène, il éveille très vite le public au contraste inventif de la virtuosité et de l’émotion. A l’image exacte et précise du Concerto pour piano et orchestre en fa majeur de George Gerschwin qu’il interprète.
Ensemble, David Kadouch et Marie-Ange Todorovitch font enfin la synthèse la première partie de la soirée. Summertime, une chanson composée par George Gershwinn et devenue l’un des standards du jazz réunit donc les deux artistes. Magique Festival de la Roque d’Anthéron. Au son des cigales, toutes les musiques deviennent classiques.


Conquis par la fougue de Plamena Mangova
La nuit des pianos n’en est qu’à la fin de sa première partie. La pianiste Plamena Mangova arrive sur scène. La détermination de son regard inaugure du jeu pianistique qu’elle s’apprête à offrir au public. La Rhapsody in Blue de George Gershwin puis la Suite symphonique « On the Waterfront » de Léonard Bernstein interprétées par Plamena Mangova induisent au sein du public une écoute presque enfantine. Plus rien ne bouge sur les gradins. Les yeux sont rivés sur le jeu virtuose de la pianiste, les oreilles étourdies par une telle fougue.
La soirée se termine avec les Danses symphoniques de West Side Story de Léonard Bernstein. Une version moderne de Roméo et Juliette. Une version pour grand orchestre de la partition originale qui confirme l’immense talent du jeune chef Mihhail Gerts. Le geste précis, le corps entier de ce jeune chef d’orchestre scande et vibre. Les musiciens de l’Orchestre Philharmonique de Marseille sont, de toute évidence, conquis par le travail de direction de ce jeune chef. Un jeune chef capable de conquérir le coeur du public de quelques regards complices et furtifs ou d’invitations à participer. Mambo !
Une soirée inoubliable vient de se terminer au Festival de la Roque d’Anthéron. Dans un village reculé de Provence, la musique américaine s’est invitée et le festival a offert au public une invitation enthousiasmante à la musique américaine. L’American Way of Music à la Roque…
Lisez ici nos articles sur le Festival de La Roque d’Anthéron 2019
- Jacques de la Presle en Chine : Te Wang, Cixian Cen et Alix de la Presle racontent
- Bach en Combrailles : Une semaine dans la « Thuringe française »
- Le Festival de la Vézère 2023, au fil de l’eau
- Bienvenue au Château du Saillant, écrin de verdure et de musique
- Quand Isabelle et Guy du Saillant créaient le Festival de la Vézère
Nota : Crédit photo : Christophe Grémiot
4 commentaires
Les commentaires sont fermés.