
Rinaldo Alessandrini et le Concerto Italiano ont enregistré les quatre Ouvertures pour orchestre de Johann-Sebastian Bach. Ainsi que deux Ouvertures de même facture instrumentale de Johann-Bernard et Johann-Ludwig Bach, cousins appréciés du compositeur.
Le disque est paru chez Naïve le 8 novembre 2019. Il témoigne de l’énergie créative du claveciniste et chef italien avec ce nouveau portrait musical de Bach, tout en majesté.
Je ne pense pas qu’il y ait un seul musicien sur cette planète qui puisse renoncer à travailler la musique de Bach.
Rinaldo Alessandrini, 6 décembre 2019
Bach. Des questions ? Oui ! Des réponses, c’est moins sûr !
Il explore tant le répertoire italien que la musique de Bach. En 2005, son opus consacré aux Concertos brandebourgeois a fait référence. En 2019, toujours chez Naïve, place à des suites de danses nommées par leur compositeur « Ouvertures pour orchestre » en raison de l’importance conférée à leur premier mouvement. Somptueux coffret, interprétation prenante. Et Rinaldo Alessandrini d’ouvrir notre conversation : « Disons que la beauté et l’intérêt de cette musique sont une raison suffisante pour décider d’approcher les choses. » C’est que nous avions posé la question du sens de ce projet pour lui. Bach se suffit à lui-même… Evidemment.
Entreprendre un enregistrement de Bach est pourtant un défi. « Bien sûr, il y a eu des questions ! Je ne suis pas sûr qu’il y ait des réponses. La première question qui s’est imposée à nous, c’était celle de la polyvalence instrumentale. Après un certain travail sur les sources, nous avons décidé d’allouer un instrument par voix, contrairement à ce qui a pu être fait dans le passé. En faisant ainsi, nous avons découvert une dimension « chambriste » presque. Une grande musique de chambre qui, je le pense, aide beaucoup à la compréhension de cette musique parfois un peu compliquée. »
N’oublions pas aussi que ces Ouvertures pour orchestre sont des suites de danses. Lente Courante, plus rapide Passepied, Sarabande, Menuet, Gavotte ! « Nous nous sommes référés à plusieurs documents sur le caractère et la structure de chaque danse. Nous avons essayé de nous laisser inspirer par ces documents et ces témoignages sur le caractère plus ou moins expressif de chaque danse. » Car derrière l’expressivité de chaque danse sourit un Bach rayonnant et chaleureux. Des musiques qui enthousiasment de leur charme et de l’éclat de leur vivacité sous la baguette très informée de Rinaldo Alessandrini.
La fidélité ne doit pas conçue comme une attitude qui congèle la musique

Vient alors à notre esprit la question de la fidélité à l’oeuvre. La réponse de Rinaldo Alessandrini lui ressemble. « Oui, la question de la fidélité est une question un peu complexe. Evidemment, nous devons assurer une certaine fidélité et adopter une approche historique. Mais la fidélité ne peut pas être conçue comme une attitude qui congèle la musique. Il n’y a pas une seule fidélité. Il y a plusieurs fidélités. Et tout dépend de chaque musicien. Evidemment, on est là bien loin de ce qu’on faisait dans les années cinquante. Mais disons que les apports musicologiques et les contributions les plus récentes ont ouvert certaines portes. Il n’y a pas une solution univoque pour cette musique. Il y a plusieurs solutions et toutes les solutions sont possibles. »
Le Concerto Italiano a donc fait des choix puisque seules des parties séparées des partitions ont été conservées. Est-il réellement nécessaire de rapporter ici toutes les discussions sur la datation de ces oeuvres ou même encore sur le lieu de leur composition ? Nous avons préféré le laisser parler de son travail. « Le travail d’orchestre… On doit soigner, comme toujours pour Bach, une clarté suffisante pour laisser ressortir tous les détails du contrepoint. Et puis la question de la danse. Donc évidemment on apprend ! Mais la musique de Bach, c’est une musique qui nous accompagne depuis notre naissance. Pour le musicien, Bach est comme une naissance physique. »
Universalité de cette musique allemande intimement liée à la France et admirablement servie par un musicien et chef d’orchestre italien. « On essaye de parler un certain langage qui est mêlé d’allemand et de français, mais évidemment, on a toujours notre propre prononciation italienne. » De cette prononciation italienne des Ouvertures pour orchestre de Johann-Sebastian Bach, nous retiendrons la subtilité, le raffinement, la grandeur aussi.
Majestueux Bach, servi par un chef d’orchestre habité par l’universalité du compositeur qui l’accompagne depuis toujours. En vérité, écouter ces Ouvertures pour orchestre interprétées par le Concerto Italiano dirigé par Rinaldo Alessandrini, c’est être touché, en plein coeur, par quelque chose de grand, de chaleureux et de noble.
Quelques extraits

Découvrez ce disque de Julien Martineau et du Concerto Italiano, dirigé par Rinaldo Alessandrini
Une biographie de Rinaldo Alessandrini est disponible ici : http://sartoryartists.com/en/rinaldo-alessandrini
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