
Hortense Cartier-Bresson publie chez Aparté son interprétation de trois recueils de pièces pour piano de Brahms. Les opus 116, 117 et 118, écrits par le compositeur à la fin de sa vie. Comme la pianiste et professeur émérite l’écrit si bien, « toute interprétation demande une compréhension profonde de la partition (…) ». Une vie d’artiste qui se nourrit d’un répertoire immense, mais aussi de la musique de Bach et de Beethoven, afin d’offrir au public, en cette année 2020, un somptueux portrait du « dernier Brahms ».
Puissance émotionnelle et inspiration poétique de ces opus
Les opus 116, 117 et 118 ont l’esprit de la forme brève, l’intensité des émotions sédimentées tout au long d’une vie. Bref la simplicité (apparente) des chefs-d’oeuvre. La puissance émotionnelle et l’inspiration poétique y sont telles que seule une connaissance parfaite de l’homme et de sa musique semble aider celui qui face au piano s’apprête à les faire résonner.

La musique de Johannes Brahms à la fin de sa vie relève de l’intime, elle exprime un état plus qu’un discours. Figure solitaire, marqué par une mélancolie nordique autant que par la musique tzigane qu’il découvre très jeune, ses dernières oeuvres, empreintes de sérénité, dégagent aussi une énergie passionnée ! » (Hortense Cartier-Bresson). (Photographie de Hambourg, ville natale de Brahms, en 1897. (c) Gallica BNF.
Un disque du savoir mûri et de la profondeur
La musique de Brahms lui était naturelle. Depuis l’âge de vingt ans. Hortense Cartier-Bresson n’avait pourtant pas encore osé s’attaquer aux derniers opus. Elle rencontre ici « le dernier Brahms » dans un disque où le savoir est mûri, le son riche et profond.
Au son magistral du piano de cette pianiste discrète, on est emporté et envahi. Nous sommes chez cet homme à la fois nostalgique et mystérieux, mélancolique et tendre. Fort de ces états que seul l’âge et la maturité peuvent susciter. Quand l’être empli de tous les souvenirs d’une vie, sombre puis renait, apaisé, malgré tout. L’interprétation d’Hortense Cartier-Breson, mûre et maîtrisée, fait entendre chaque nuance, chaque couleur, chaque flux et reflux des émotions du dernier Brahms. Le portrait qu’elle dresse du dernier Brahms est assurément somptueux.
Au programme de ce disque

Sieben Fantasien, op.116
Drei Intermezzi, op.117
Sechs Klavierstücke, op.118
Un disque enregistré par Little Tribeca à la Salle Colonne, Paris, du 29 avril au 2 mai 2019. Piano : Steinway modèle D, n°598523. |
Quelques extraits

En savoir davantage sur Hortense Cartier-Bresson : http://hortensecartierbresson.com/index.php

Découvrir cet autre disque Aparté : https://gang-flow.com/2019/12/18/telemann-linventif-gottfried-von-der-goltz-le-talentueux/
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