
Sur un piano original Erard de 1838. Les pièces romantiques du répertoire pour piano y sonnent sans jamais succomber à un exotisme (tout juste charmant) de retour aux sources. C’est une découverte. Celle d’un son chantant, délicat et raffiné que nous pouvons désormais goûter. Le disque enregistré par l’association La nouvelle Athènes, Centre des pianos romantiques offre une heure d’enchantement à celui qui l’écoute.
Sur un piano Erard de 1838
Les pièces romantiques interprétées dans ce disque ont été enregistrées sur un Piano Erard original de 1838. Un instrument acheté le 26 novembre 1838 par Monsieur Blutel, inspecteur des douanes à la Rochelle et désormais conservé au sein de la collection Pier Paulo Dattrino. Ce piano enchante. Le son exceptionnel de cet ouvrage d’art, immortalisé au disque, s’apprivoise et devient vite essentiel.
A cela, certains demanderont pourquoi il est intéressant de faire revivre le « son romantique » ? Pour Luca Montebugnoli, pianiste de l’association La Nouvelle Athènes, « Interpréter les pièces romantiques sur ce piano original de 1838 signifie non seulement de faire revivre cette musique dans toute sa variété de couleurs et d’accents, mais aussi redécouvrir l’esprit d’expérimentation de ces pionniers de la virtuosité pianistique : Chopin, Liszt, Kalkbrenner, Weber et les autres. A travers la recherche de possibilités techniques et expressives du piano en constante évolution à l’époque, ils ont pu créer des langages et des mondes sonores inouïs. »
Des mondes sonores inouïs dans un disque essentiel
Comment dire ? Il est des disques qu’on écoute et qui ne produisent rien en nous. Ils sont virtuoses, parfaits techniquement mais sont parfois une simple redite. Redite du répertoire et redite du son émis. Ce disque Dans un salon de la Nouvelle Athènes est une découverte. Celle de mondes nouveaux, inouis et oubliés. Non qu’il n’existe pas d’autres enregistrements sur piano anciens. Certes non. Mais ici, il est intéressant de découvrir un programme qui est une invitation dans les salons du Paris romantique. Là où Liszt, Chopin et les autres se retrouvaient. Pour jouer, se jauger entre eux et expérimenter. Une époque où on travaille avec des facteurs d’instruments complètement artistes plus encore qu’artisans comme Pleyel ou Erard. Une époque où le virtuose recherche et travaille le son de son piano pour mieux exprimer l’extraordinaire palette des sentiments qui l’assaille.
C’est donc sur un Piano Erard original de 1838 que les pianistes Laura Granero, Olga Paschenko, Edoardo Torbianelli, Benjamin d’Anfray, musiciens interprètes et chercheurs, ont travaillé des pièces somptueuses que les mélomanes connaissent. Mais qu’ils goûtent et redécouvrent. Car tout est poésie dans ces sonorités très éloignées d’un piano Steinway moderne. Ce Piano Erard de 1838, c’est un son chantant, clair et limpide, à l’exacte image de l’effervescence créative de ces salons de musique de l’époque où la joute musicale et l’expérimentation étaient bien plus qu’une simple attitude mais un parti-pris de créativité.
Ce disque Dans un salon de la Nouvelle Athènes pose une pierre très importante à l’entreprise de recherche initiée par Sylvie Brély et son équipe de musiciens. Il est aussi, pour chaque mélomane, une invitation à ne pas se satisfaire. Car l’expérience de l’écoute renouvelée et guidée peut être celle des rencontres et des coups de foudre musicaux. Vous savez… de ces disques qu’on écoute et réécoute sans cesse, jusqu’au jour où on les raye à force de les manipuler. Mais qu’importe ! Nous les connaissons par coeur, à la note près. Chez nous, ce disque est de ceux-là.
Découvrir La Nouvelle Athènes – Centre des pianos romantiques
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