Matthieu Stefanelli publie chez Paraty un premier disque monographique. Parmi les oeuvres présentées, un concerto pour piano et orchestre de chambre intitulé Chroma.
Chroma, le concerto de Matthieu Stefanelli tout en couleurs
Matthieu Stefanelli a composé son concerto piano et orchestre de chambre Chroma entre 2013 et 1016. Orchestré pendant l’été 2016, cette oeuvre est séduisante. Construite autour d’un thème initial entrepris par un piano de caractère, elle démontre les métamorphoses d’un thème sous différentes couleurs sonores. On devine alors aisément le choix du titre puisque chroma est le substantif grec qui désigne la couleur.
Les trois mouvements qui composent l’oeuvre appellent aux sources classiques. Selon le compositeur d’origine niçoise, « La structure générale en trois mouvements vif-lent-vif et la cadence du mouvement initial sont issus de modèles classiques, ou baroques pour la forme à Ritournelle (Refrain) du premier mouvement. La Romance, deuxième mouvement, fait davantage référence au mouvement lent de l’époque romantique. Quant au Final, Rhapsodie, est une sorte de mouvement perpétuel à caractère jovial, quasi folklorique, sauf pour la partie centrale qui laisse entrevoir le thème principal du premier mouvement comme un hymne. »
Des inspirations assumées
Entré à l’âge de seize ans au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris en classe de piano chez Jacques Rouvier, Prisca Benoit et Bruno Rigutto, il a également étudié l’analyse musicale, la musique de chambre, la direction d’orchestre (avec Philippe Ferro). L’orchestration, cela sera au CRR de Paris auprès d’Alain Louvier puis d’Anthony Girard. Matthieu Stefanelli interprète lui-même son concerto Chroma, ce qui ajoute encore à l’intérêt que peut susciter la pièce.
Comme souvent en musique, les rencontres avec les maîtres et les contemporains sont essentielles. Proche de Henri Dutilleux, Matthieu Stefanelli a également bénéficié du soutien dans son travail de Bernard Cavanna. Mieux encore, Matthieu Stefanelli assume ses inspirations. Qu’il s’agisse de Henri Dutilleux, Gyorgy Ligeti ou Régis Campo pour le troisième mouvement par exemple.
Chroma est un concerto dont le thème s’impose dans une oeuvre toute à la couleur sonore. De romantiques et oniriques passages contrebalancent la tension du premier mouvement et l’enthousiasme du dernier. De quoi séduire un public curieux.
