
Miroir est un disque au son de velours, pensé par un trio de musiciens qui donnent à la musique française un soupçon d’inattendu qui nous enchante.
Jean Daufresne (saxhorn), Mathilde Nguyen (piano) et Alexandre Collard (cor invité) ensorcellent la musique française de leur sonorité chaleureuse. Un piano fédérateur. De charismatiques et créatifs saxhorn et cor. De quoi emporter notre enthousiasme.
Miroir, ou le raffinement de la musique française
Le programme choisi par Jean Daufresne (saxhorn) et Mathilde Nguyen (piano) est français. « Pensé comme un concert dont le programme parcourrait différentes influences musicales du XIXe au XXIe scièle », ce disque publié chez Klarthe invite à goûter l’univers français du cuivre, raffiné et chaleureux.
Invité à les rejoindre pour l’interprétation du Trio n°1 opus 7 d’Edouard Lalo, Alexandre Collard (cor), les premières notes du disque donnent le ton. Ce disque est ciselé et constrasté mais d’un son de velours unique. On aime entendre cette pièce créée en 1850 par le compositeur lillois, transcrite ici de façon originale. Edouard Lalo « fut parmi les premiers compositeurs français, avec George Onslow, à composer pour formation de trio avec piano ». De ce trio, on goûte la Romance, écrite d’après Coline Infante, « sur le modèle des Romances Sans Paroles qu’affectionnait tant Mendelssohn, où chaque mélodie se fait l’écho de la précédente. » On adore ensuite le Scherzo, incessant et frénétique.
Egalement transcrite, la Sonate opus 36 d’Henri Vieuxtemps est un échange ici vivifiant entre le saxhorn et le piano. Composée originellement pour alto et piano en 1862 et dédiée au roi George V de Hanovre, elle est composée de façon traditionnelle en trois mouvements : Allegro, Barcarolla : Andante con moto et Finale Scherzando.
Vient également la Suite Brève dans le goût classique écrite par Alfred Desenclos en 1965. Ancien élève du conservatoire de Roubaix puis de Paris avant de remporter en 1942 le grand prix de Rome, ouvrier puis musicien, « travailleur acharné et musicien de génie », écrit Coline Infante. L’oeuvre qui fait partie du grand répertoire du Saxhorn est ici sublimée par un Jean Daufresne magnifiquement virtuose.

Le libre XXIe siècle de Gabriel Philippot
Il nous reste à évoquer Miroir, composition éponyme du disque. Ecrite par Gabriel Philippot, cette commande de Jean Daufresne et Mathilde Nguyen est une référence à l’artiste Angèle Guerre et ses miroirs étains. Elle est aussi l’oeuvre d’un artiste qui se consacre essentiellement aux cuivres et qui a donc su, avec un talent remarquable, allier le saxhorn et le piano, de façon extrêmement poétique.
En résumé… Et qu’il est difficile de résumer ce disque ! Si ce n’est pour écrire qu’on aime cette alliance fine du cuivre et du piano. Qu’on est saisi du talent de ces jeunes artistes (interprètes et compositeur contemporain). L’heure d’écoute qu’ils nous offrent est une très belle découverte d’un répertoire que nous n’entendons que trop rarement.
Ce disque qui titille l’inattendu à un tel niveau d’exécution est une magnifique note d’espoir…
Extrait : E. Lalo : Trio n°1, Opus 7, Finale

A l’époque de l’enregistrement de Miroir
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Les photographies de cette publication ont été prises par Bernard Martinez.
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