Berg-Webern-Schreker : Vienne au début du 20e siècle

Berg Webern Schreker

Berg, Webern, Schreker….C’est à Vienne, dans un monde intellectuel et artistique en effervescence, ardent et baigné des derniers feux du romantisme que le disque BERG WEBERN SCHREKER publié chez Aparté nous emmène. Avec l’Orchestre national d’Auvergne, sous la baguette de Roberto Forés Veses.

Berg – Webern – Schreker : Chronique par Anne-Sandrine Di Girolamo

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Berg Webern Schreker : Un disque à découvrir

Avant la musique, regardons la pochette de ce disque. Elle porte la reproduction d’une toile du peintre Oskar Kokoschka de 1917, intitulée Sleeping woman. Le jeune peintre suit les cours de Gustav Klimt de 1905 à 1909. En 1912, il vit une passion dévorante avec Alma Mahler. Gustav Mahler étant décédé l’année précédente. Cette pochette, particulièrement bien choisie, nous permet de rentrer visuellement dans l’univers viennois dans lequel le disque nous invite. 

Alban Berg, Lyrische Suite

Le disque s’ouvre avec la Suite lyrique de Berg en six mouvements dans sa version pour orchestre à cordes. Il s’agit de l’une des premières oeuvres sérielles pour quatuor, acclamée par le public. Si la suite s’envole sur un allegretto joyeux, elle sombre dans un largo final complètement désolé et sombre. C’est que l’année de la composition de cette pièce, Berg avait ressenti un coup de foudre immense pour une jeune mère de famille. Un amour impossible qui le conduit à inclure dans le 6e mouvement une ligne vocale qui suit un poème de Baudelaire tiré des Fleurs du mal. Et tout comme Bach ou Schumann, Berg fait correspondre ses initiales et celles de son amante avec les notes du solfège allemand. 

Anton Webern, Langsamer Satz, M 78

La découverte de cette atmosphère viennoise continue avec le Langsamer Satz, une oeuvre de jeunesse de Webern, composée en 1905, antérieure à sa célèbre Passacaille qui date, elle, de 1908. Cette oeuvre appartient encore à l’univers romantique. Langsamer Satz signifie mouvement lent. Cette oeuvre comprend un mouvement unique, inspiré par une promenade que fit le compositeur avec sa cousine et future épouse au bord de la Kamp. 

Franz Schreker, Intermezzo und Scherzo für Streichorchester, op.8

Le voyage viennois se referme avec le scherzo presto et l’intermezzo pour orchestre à cordes de Franz Schreker. Nous sommes plongés ici en plein néo-romantisme avec cette partition incroyable retrouvée en 1972 à la Bibliothèque nationale de Vienne. 

Ce voyage viennois flamboyant et créatif, c’est l’Orchestre national d’Auvergne qui nous l’offre. L’orchestre est dirigé par Roberto Forés Veses, très précis dans sa direction.De quoi être charmé par ce retour à Vienne au début du 20e siècle et ces détours par des oeuvres qu’on entend assez peu souvent. Bonne découverte et à très bientôt. 

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