Les yeux d’une équipe qui pétille, dans le Bleu du Ciel

dans le Bleu du Ciel

Dans le Bleu du Ciel, il y a l’essence de tout ce qu’on aime. Une créativité mûrie et généreuse, une motivation inébranlable et les yeux brillants et malicieux d’une équipe qui pétille.

Le Bleu du Ciel, c’est le titre d’un ouvrage publié aux Editions Filigranes. Ce leporello rassemble photographie et musique au coeur d’un projet commun à deux artistes : le photographe Edouard Taufenbach et le compositeur Régis Campo, lauréats de l’édition 2020-2021 du prix Swiss Life à 4 mains.

Et l’équipe qui pétille ? C’est Nathalie Martin, Déléguée Générale de la Fondation Swiss Life, qui en orchestre les actions. Nathalie Martin a le sourire solidement accroché au visage, la bonne humeur en guise de philosophie de travail et la ténacité pour moteur quotidien. Elle nous emmène à la rencontre de la Fondation Swiss Life et du prix Swiss Life à 4 mains.

De la naissance d’une Fondation à la genèse d’un prix

La Fondation Swiss Life est née en 2008. Dirigé par Anne-Marie Lasry, l’organisme interroge ses collaborateurs et ses clients. Il ressort de l’enquête que les maladies du cancer et d’Alzheimer sont au coeur des préoccupations de beaucoup. Dont acte. Les premières actions de la Fondation se font en partenariat avec l’Institut Curie et avec France Alzheimer.

Les sujets, larges et graves, auraient pu suffire à remplir le calendrier de la Fondation pour toujours ou presque. C’était sans compter la sensibilité artistique de sa dirigeante, férue de musique. La Fondation soutient alors des orchestres comme le Cercle de l’Harmonie et le Quatuor Cambini. Viendra enfin la photographie, avec la création du Prix Arcimboldo. Et puis, la réunion de ces deux arts qu’elle aime tant, musique et photographie… Voici né le Prix Swiss Life à 4 mains. Nous sommes alors en 2014.

D’une première édition en mode « Speed Dating » à un sacré coup de coeur

Prix Swiss Life à 4 mains

A l’origine du prix Swiss Life à 4 mains, il y avait l’idée d’une rencontre entre un musicien et un photographe autour d’un thème prédéfini. Les candidats photographes ou musiciens étaient présentés par un parrain de renom. La Fondation organisait alors, en quelque sorte, un « Speed Dating ».

Les artistes, placés dans une grande salle, se rencontraient et avaient l’occasion de discuter avant de choisir leur binôme. L’idée était originale. Elle devait aussi conduire à la création d’une oeuvre nouvelle et commune. Mémoires de Bobba, opéra de chambre, très original et baroque, retient l’attention du jury. Voici le compositeur Arthur Lavandier et le photographe Julien Taylor primés, en cette édition liée à l’exposition Chagall de la Philharmonie de Paris.

Un coup de coeur, encore…

En 2017, le Prix Swiss Life à 4 mains est décerné à la photographe Dorothée SMITH et au musicien Antonin-Tri Hoang qui créent alors Saturnium. Le duo d’artistes est fasciné par les travaux de Marie Curie. Il choisit alors de faire de la radioactivité sa machine à rêves de formes. Naît un conte qui repose sur la découverte imaginaire par Marie Curie d’un nouvel élément chimique radioactif qu’ils baptisent « Saturnium ». Saturnium a été présenté à l’été 2017 au Palais de Tokyo, dans le cadre de l’exposition Le rêve des formes sous le commissariat de Claire Moulène et Alain Fleisher à l’occasion des 20 ans du Fresnoy.

Nathalie Martin Swiss Life

Et puis. Et puis… le jury avait choisi Saturnium mais n’en restait pas moins très séduit par le projet du photographe Ruppert Pupkin et du photographe Oan Kim. Un projet intitulé Digital after Love – Que restera-t-il de nos amours ? Au même moment, Nathalie Martin est nommée Directrice Générale de la Fondation. Les seconds du prix Swiss Life à 4 mains 2017 deviennent alors les premiers du prix 2018. Le projet était trop tentant ! Le signal n’est pas anodin. Les seconds primés deviennent les premiers. Tous ceux ceux qui oeuvrent aux côtés de cette femme au rire et à l’énergie très contagieux le savent sans doute. Elle emmène tout et tout le monde sur son passage. Loin et plus haut. (Photographie ci-contre, Nathalie Martin (c) Patrick Swirc)

Curieuse de tout et de tout le monde, Nathalie Martin emmène le prix Swiss Life à 4 mains toujours plus loin

Quand elle a repris ses études à l’âge de 45 ans au CELSA, les étudiants la confondaient avec le professeur. Elle en rit encore. Nathalie Martin a eu plusieurs vies professionnelles mais la passion a été son seul mot d’ordre. « Tant que je suis passionnée, je fais. Et quand je m’ennuie, je m’arrête. Que je sois assistante de Président, Responsable de Communication ou Déléguée Générale de Fondation, j’assume mon rôle avec passion. Sinon, ce n’est pas la peine. »

Quand elle parle de la Fondation qu’elle dirige, elle évoque les notions d’audace, de générosité et de liberté. Elle commente. « Audace ! Il faut prendre des risques et j’aime cela. Quand certaines actions s’enlisent dans la routine, il faut savoir se dire qu’en changeant juste une petite chose, on peut redonner de l’énergie et du sens. Générosité ! Parce que je ne sais pas être autrement. Donc j’embarque et on y va ensemble. (Elle rit). Liberté, parce que le confinement qui nous a été imposé a modifié notre façon de travailler et de créer mais pas notre amour de la liberté. »

Un sens aïgu de la prise de risque, des idées à foison et de l’enthousiasme à revendre. Nathalie Martin c’est tout cela à la fois. La quatrième édition du Prix Swiss Life à 4 mains en est la preuve. En modifiant le mode de candidature pour l’ouvrir à davantage d’artistes, en publiant par avance la liste des lieux d’exposition qui accueilleront l’oeuvre primée, en mettant en place une période d’accompagnement des artistes et de l’oeuvre pendant deux ans et en recrutant des conseillers artistiques, elle incarne les idées de la Fondation à la perfection. « Nous ferons toujours des choses où l’humain vient en premier. » Et de conclure : « On a travaillé mais on s’est amusés comme des fous ». Nathalie Martin rit, encore, et nous ne nous lassons pas de l’entendre ainsi s’amuser du travail accompli auprès des artistes du Prix Swiss Life à 4 mains.

(Ci-dessus : Elisabeth Parnaudeau, maquettes et l’équipe en train de travailler). (c) Fondation Swiss Life.

Le Bleu du Ciel : Prix Swiss Life à 4 mains 2020-2021

Le Bleu du Ciel a remporté la 4é édition (2020-2021) du Prix Swiss Life à 4 mains. Cet ouvrage est le fruit d’un très large travail d’équipe entre les artistes, Nathalie Martin (Déléguée Générale de la Fondation) et Elisabeth Parnaudeau (Attachée Mécénat à la Fondation). L’occasion de questionner Nathalie Martin sur son rôle dans ce type d’entreprise. « J’ai une logique d’entreprise. J’avais donc un peu peur que ma manière un peu directive de faire les choses déplaise aux artistes. Je me suis toutefois rendue compte que cette vision des choses rassure les artistes. Ainsi, je leur ai donné une logique d’entreprise tout en laissant énormément de liberté dans ce qu’ils rendaient. Et puis, c’est aussi le rôle d’une fondation que d’accompagner l’artiste. Mais, en tout état de cause, les livrables doivent être livrés ! » (Et elle rit encore de bon coeur).

Gang Flow remercie chaleureusement Nathalie Martin, Elisabeth Parnaudeau du temps qu’elles lui ont accordé pour réaliser cette interview.

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