
La Francesina, la petite française… L’une des cantatrices muses de la maturité de Händel. Dans un disque absolument superbe, la soprano Sophie Junker, Franck-Emmanuel Comte et Le Concert de l’Hostel Dieu dressent un portrait de cette grande dame de musique, dont on sait finalement très peu de choses.
Notre chronique
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La Francesina…
Elle s’appelait Elisabeth Duparc. Née en France, formée au chant en Italie, elle a fait carrière en Angleterre. Repérée par Porpora avec qui elle a débuté, elle a inspiré à l’allemand Händel, à partir de 1737, certaines de ses plus belles pages de la maturité. Elisabeth Duparc était une voix de soprano. Elle a été surnommée La Francesina, la petite française. Elle fut l’une des muses de Handel et c’est à elle que le compositeur a confié l’interprétation de personnages féminins à la fois légers et riches, coquets et profonds, en accord, semble-t-il, avec sa personnalité.
Un disque de toute beauté
Sophie Junker, Franck-Emmanuel Comte et le Concert de l’Hostel Dieu dressent un portrait musical de cette petite française dans un disque Aparté de toute beauté. La jeune soprano y incarne avec brio, avec légèreté et profondeur tout ensemble, Elisabeth Duparc. Elle et les musiciens de l’Hostel Dieu donnent ainsi à entendre la relation presque fusionnelle qui peut naître entre un interprète et un compositeur. Mieux encore, la jeune Sophie Junker partage avec La Francesina quelques points communs assez drôles à découvrir.
Le rôle d’Elisabeth Duparc dans l’évolution de l’écriture de Händel est intéressant à observer grâce à ce disque. Händel a privilégié dans la première partie de sa carrière l’écriture d’opéras. En 1741, il crée son dernier opéra. Elisabeth Duparc tient le rôle titre. Deidamia était le dernier opéra de Händel. Son goût personnel et celui du public a évolué. Vient le temps des oratorios et à partir de 1740, Händel privilégie l’écriture d’oratorios en langue anglaise. Le succès est grand et quand on écoute un air tiré de Hercules, on le comprend.
Un disque qui rassemble tout ce qu’on aime
Voilà un disque qui rassemble tout ce qu’on aime. Une histoire derrière la musique, de grands interprètes personnellement investis dans la manière de raconter cette histoire, et enfin, la musique. Ce portrait musical de La Francesina redonne vie à un personnage secret dont on sait finalement peu de choses mais qui, grâce à sa collaboration avec Handel, arbore à jamais une stature de grande dame de la musique.