La poétique de Schumann ne lui résiste pas

Notre chronique en vidéo : La poétique de Schumann ne lui résiste pas

Judith Jáuregui Schumann

Le Concerto pour piano et orchestre en la mineur opus 54 de Robert Schumann appartient à l’ère romantique, à la vie personnelle et musicale du couple Schumann et bien sûr à la carrière de bien des interprètes qui rêvent de l’interpréter sur scène et au disque.

Tout récemment, la pianiste espagnole Judith Jáuregui nous en propose une version tout à fait splendide. Elle est accompagnée par le magnifique Orquestra simfònica camera musicae, dirigé par Tomàs Grau.

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Comme un manifeste d’écriture

Le concerto pour piano et orchestre en la mineur opus 54 de Robert Schumann est un chef d’oeuvre. il est aussi comme un manifeste d’écriture du concerto pour le compositeur atteint d’une forme de tendinite de la main droite qui lui ôte toute possibilité de carrière de virtuose. En 1839, Robert Schumann écrit à Clara, pianiste virtuose : « Je ne sais si je puis composer un concerto pour virtuoses. Je dois trouver une nouvelle manière ». 

Robert Schumann entreprend l’écriture d’un concerto pour piano et orchestre en 1841. Il reprend le travail sur cette pièce en 1845 et la termine alors assez rapidement. Ce concerto correspond à « la nouvelle manière » qu’il évoquait en 1839. Quelle est donc cette nouvelle manière ? De la poésie, de la poésie et encore de la poésie. Le concerto fait appel au sens de la musicalité de l’interprète beaucoup plus qu’à ses dons de virtuose. De même, l’orchestration délicate impose à l’orchestre de connaître à la perfection les codes du dialogue avec le piano.

Ce concerto est à lui-seul un défi. Un défi relevé par le compositeur qui cherchait une voie nouvelle et un défi imposé à l’interprète à qui le compositeur impose de connaître et de reconnaître chaque méandre et chaque recoin de son âme et de ses sentiments. Nous sommes en plein romantisme et le contraste est de mise. La douceur côtoie la passion, et la grâce l’exubérance. 

La proposition de Judith Jàuregui à Robert Schumann est splendide

De nombreux, très nombreux pianistes ont relevé le défi du concerto pour piano et orchestre en la mineur Opus 54. Bien sûr, nous n’allons pas ici reprendre l’historique de toutes les propositions faites à Schumann. Je préfère ici évoquer celle de la pianiste espagnole Judith Jauregui et de l’orchestra simfonica camera musicae de Tarragone dirigé par Tomas Grau. En effet, Judith Jauregui a parfaitement transposé dans cet enregistrement la poétique de Robert Schumann. La passion, la candeur, la douceur, la tempérance, l’exubérance, les emportements et le calme, tout cela la pianiste l’exprime à la perfection, avec une élégance que beaucoup pourraient lui envier. Vous l’aurez compris, cet enregistrement figure désormais parmi nos favoris et pourtant, que de grands noms sous ce titre.

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Judith Jáuregui Schumann

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