Le Stradivarius de Goebbels : c’est à lire !

Le Stradivarius de Goebbels

Le Stradivarius de Goebbels se dit « roman vrai » de Nejiko Suwa, violoniste japonaise méconnue en France qu’il tardera aux férus d’histoires de découvrir. L’histoire est en effet riche et ne répond pas à la qualification de fiction. L’histoire est véridique mais elle est écrite par l’auteur comme le serait un roman. C’est dire l’intérêt de ce livre écrit par Yoann Iacono qui offre au lecteur le résultat de plusieurs années de recherches au Japon, aux Etats-Unis, en France et en Allemagne avec la simplicité apparente du romanesque.

Le Stradivarius de Goebbels : La musique au coeur de l’histoire

Au cours d’une soirée en 1943, Joseph Goebbels offre un Stradivarius à une jeune violoniste japonaise. Le don est politique. Il matérialise et symbolise le rapprochement fraternel du Japon et de l’Allemagne nazie. Mais qui est le véritable personnage central du récit ? La jeune violoniste japonaise, foncièrement dépassée par le drame mondial qui se joue presqu’à son insu ? Ou l’instrument lui-même dont l’âme semble vouer aux gémonies ceux qui l’ont arraché violemment à son ancien maître juif, Lazare Braun ?

Le Stradivarius de Goebbels est le tissage habile de ces deux destins engloutis et perdus au milieu d’une Histoire bien trop grande pour eux. Un violon de grande valeur arraché et volé au parisien Lazare Braun, ensuite déporté. Une violoniste japonaise, encore étudiante, qui sans comprendre les discours tenus par les dignitaires nazis n’a eu ni la présence d’esprit ni la maturité ni le courage de se rebeller. Le personnage est complexe, d’essence romanesque au regard des circonstances historiques. Il est même parfois décevant puisque pétri de simple humanité. Nejiko Suwa, née en 1920 à Tokyo, est décédée en 2012, à l’âge de quatre-vingt douze ans.

Un récit documenté, précis et vivant

Yoann Iacono

Le Stradivarius de Goebbels est le fruit d’une enquête précise en France, en Allemagne, au Japon et aux Etats-Unis. Le travail est documenté. Il aurait pu étouffer le récit jusqu’à en rendre la lecture difficile. Il n’en est rien. Yoann Iacono fait oeuvre remarquable de pédagogue et de narrateur. Il s’adresse à ceux qui ne connaissent pas l’histoire méconnue des instruments de musique spoliés par les nazis pendant la seconde guerre mondiale, ainsi qu’à ceux qui n’ont pas eu l’occasion de lire Commando Musik écrit par l’excellent et brillant historien Willem de Vries, publié aux éditions Buchet Chastel. Sous le charme du romanesque la découverte et l’histoire …

Aller plus loin…

Ici un article publié par le New York Times, agrémenté de documents visuels et sonores

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