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Le Gang des Six avait-il le Flow ? Réponse à Pierre Brévignon

Le Groupe des Six

Pierre Brévignon à Gang Flow

Chère Anne-Sandrine DI GIROLAMO. Le Gang des six avait-il le Flow ? J’espère que cet ouvrage vous apportera la réponse…. Bonne Lecture.

Pierre Brévignon

Reçu depuis un certain temps, l’ouvrage de Pierre Brévignon n’a cessé de nous accompagner. Lecture mais aussi sourire interrogateur depuis les tables de la librairie Delamain que nous fréquentons avec gourmandise très régulièrement. Tiens, encore la semaine dernière. En très bonne place toujours, l’ouvrage posait et reposait la question de son auteur. Nous en devinions même le sourire amusé.

Le Groupe des six, une histoire des années par Pierre Brévignon est l’histoire d’une aventure unique et pittoresque dans l’histoire de la musique française. Loin des mythes fondateurs et totalement à rebours de l’épopée, la France chérit, non sans malice, le charme de la simplicité et le chic de la légèreté.

Le Groupe des Six. Cette histoire là aurait pu n’être qu’une histoire posée sur une table de la librairie Delamain. Le talent de son auteur, et de troublants hasards, font de cet ouvrage un compagnon précieux pour le lecteur et l’artiste modernes.

Le Groupe des Six, par Pierre Brévignon aux Editions Actes Sud

Tout commence par Jean Cocteau…

« Tout commence par Jean Cocteau. Car, tel n’est pas le moindre de ses paradoxes, ce groupe de musiciens est avant tout le rêve d’un homme de lettres. » La création littéraire a donc accompagné la création musicale. Le 19 mai 1913, Jean Cocteau se prend à rêver d’un scandale. Rien de moins. Il vient d’assister à la représentation du Sacre du Printemps de Ygor Stravinsky et comprend que le scandale musical pourrait infléchir sa carrière littéraire en lui donnant un élan plus satisfaisant. L’époque est aux emportements.

Cocteau doit attendre Satie. L’homme de lettres rêvait d’un scandale musical. Il l’obtient grâce à Erik Satie et le ballet musical Parade. L’ oeuvre est de commande. Ecrite par Jean Cocteau sur une musique d’Erik Satie, elle est créée en 1917 au théâtre du Châtelet à Paris par la compagnie des ballets russes. Les pistes sont savamment brouillées, grâce au rideau de scène peint par Picasso, entre autres. Parade déroute le public et la critique, alors qu’à quelques centaines kilomètres de là, les soldats français se battent.

Paris est sous le couvre-feu et l’histoire se met en place

La France vit la guerre. Paris est sous le couvre-feu. La vie culturelle souffre. Par contraste avec les quelques scandales projetés sur les grandes scènes parisiennes pour mieux faire oublier une réalité bien grise, Paris n’est plus fou. Les scènes manquent, jusqu’à se réinventer dans des lieux nouveaux comme des ateliers d’artistes. Il ne manquait à l’histoire qu’un groupe d’amis pour lui redonner son petit côté français. Les voici, par ordre alphabétique, comme l’écrit avec malice Pierre Brévignon : Georges Auric, Louis Durey, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc et Germaine Tailleferre. Un article de presse de Henri Collet en 1920 les présente comme le Groupe des Six. Voilà, l’histoire se met en place. Six jeunes musiciens, aux esthétiques très différentes, emmenés par un écrivain impresario qui rêve d’une « musique française de France ».

L’aventure du Groupe des Six a tourné court. Victime peut-être d’une inspiration de Cocteau déconnectée de la musique écrite par ses membres. Mais cette aventure là est bien française. Voilà qui fait son charme et son esprit. De lettres et de musiques mêlées, l’aventure du Groupe des Six est originale et polymorphe. Touchant à la frivolité, elle n’en chérit pas moins la simplicité. Touchant à la légèreté, elle n’en est pas moins consciente de l’époque et des difficultés de la guerre et de l’immédiat après-guerre. Le Groupe des Six, une histoire des années folles par Pierre Brévignon. Voilà un livre qui pourrait inspirer bon nombre de nos contemporains.

Gang Flow à Pierre Brévignon

Cher Pierre. Il nous semble, après lecture de votre remarquable ouvrage, que le Gang des Six avait le Flow. Le Groupe des Six n’était pas un groupe au sens Rock and Roll du terme. Mais peut-être a-t-il fait mieux que cela en affirmant que l’esprit d’une époque nait de la pensée et de l’action de ses contemporains.

Anne-Sandrine DI GIROLAMO

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