La flamme expressive de Stéphanie Moraly et Romain David

Stéphanie Moraly

Stéphanie Moraly et Romain David livrent un disque époustouflant de beauté. Incandescence, disponible au label Aparté, propose un programme mêlant la fameuse Sonate pour violon et piano de Johannes Brahms à des pièces rares et non moins sublimes. On écoute alors le sentiment, tel qu’écrit par Szymanonowski, Dohnányi et Respighi. Et brillamment porté par un violon et un piano coalescents.

Stéphanie Moraly et Romain David, entre expression et virtuosité

Un violon de caractère se marie à un piano virtuose sur la partition. Des interprètes forment un duo précis, complice et brillant. Un disque mêle une oeuvre connue à des chefs d’oeuvre méconnus. Voici Incandescence, par Stéphanie Moraly et Romain David.

Brahms, au coeur d’un programme rare

Brahms est au coeur du disque, avec sa dernière sonate pour violon et piano. « Achevée vers la fin de sa vie, en 1888 ; (…) elle possède quelque chose qui relève vraiment du fulgurant. L’esprit alla ungarese, rhapsodie, nouveau dans le corpus piano/violon chez Brahms, est très présent dans les deux mouvements extrêmes ainsi que dans la partie centrale de l’Intermezzo. » note Romain David. La sonate de Brahms est flamme et fulgurance, tout comme les autres pièces rassemblées dans ce disque. Romance de Karol Szymanowski, Sonate pour violon et piano de Ottorino Respighi et Sonate pour violon et piano de Ernö Dohnányi sont les trois chefs d’oeuvres (méconnus) qui précèdent la sonate de Brahms.

Le débordement des sentiments, par un violon et un piano unis

Au coeur de toutes ces oeuvres, une passion dévorante, un débordement des sentiments et l’alliance fusionnelle du violon et du piano. Stéphanie Moraly complète ce propos en rappelant également combien ces oeuvres exigent des interprètes un dévouement total. « Débordement oui, parce qu’elles cherchent à sortir d’elles-mêmes, mais aussi en raison du dépassement qu’elles nécessitent des interprètes… Car les pièces de Szymanowski ou Respighi sont de véritables gageures instrumentales ! C’est d’ailleurs ce qui nous a inspiré le titre de l’album : l’incandescence est l’état d’un corps qui, soumis à une très forte chaleur, émet un rayonnement lumineux. On retrouve cette idée ici, de la soumission de la matière à la limite de ce qu’elle peut supporter : ces compositeurs chauffent les interprètes comme l’auditeur à blanc, à un point tel qu’ils provoquent une sorte d’irradiation, une transcendance qui ne pourrait s’accomplir si leur musique n’allait pas si loin dans l’expression. »

Incandescence, à découvrir au label Aparté.

Extrait

S’abonner à Gang Flow