Louis de Caix d’Hervelois, dans le sillage de Marin Marais

« J’avouerai de bonne foi que j’aime beaucoup mieux ce qui me touche à ce qui me surprend. » François Couperin

Caix d'Hervelois

Louis de Caix d’Hervelois c’est une vie parisienne qui commence à l’aube du XVIIIème siècle, dans le sillage du grand Marin Marais et dans la folie des Fêtes galantes. Une vie nourrie de musique en toute indépendance, financée par l’enseignement et les investissements immobiliers. Un répertoire, gai et léger, que nous offre le magnifique ensemble La Rêveuse, au label Harmonia Mundi.

Louis de Caix d’Hervelois : Entretien avec Florence Bolton

« Le Paris de Caix d’Hervelois est en pleine transformation, jamais la demande en nouveaux talents n’a été aussi forte. Le moment est on ne peut mieux choisi pour se lancer. Le Régent Philippe d’Orléans, le prince Louis-Armand de Bourbon-Conti, le duc d’Aumont, la duchesse du Maine et bien d’autres se démarquent de l’art officiel de Versailles et recherchent la nouveauté, souvent du côté de l’Italie. Financiers et fermiers généraux se piquent d’entretenir des musiciens et de jouer eux aussi aux grands mécènes. Un patronage musical éclairé et reconnu permet en effet de faire oublier une ascension sociale un peu trop rapide pour être honnête et de dissimuler une éducation moins poussée que celle des princes.

Caix d’Hervelois semble avoir fui les servitudes liées aux patronages en tout genre. Il existe une vraie zone d’ombre sur la période de ses débuts professionnels, alors qu’il s’installe officiellement comme « maître de viole. (…) Il se fait peu à peu un réseau d’élèves parmi la noblesse et la bourgeoisie d’affaires mais ne jouera jamais à la cour, contrairement à son cousin lyonnais François-Joseph de Caix et ses enfants. A-t-il cherché à être un violiste aussi célèbre et reconnu que Maris ou Forqueray ? Rien ne permet de le savoir. S’élever dans la hiérarchie sociale et acquérir une indépendance financière sans être aux ordres d’un riche patron semblent avoir été ses priorités. Pour y parvenir, il va réaliser un beau mariage et se lancer dans une activité qui n’a rien à voir avec la musique, la spéculation immobilière. » Florence Bolton, Livret du disque.

Extrait du disque