Dumka, l’album pépite de Jasmina Kulaglich

Dumka, diminutif de « duma » : chanson héroïco-méditative ukrainienne, souvent pensive et mélancolique. La Dumka est devenue une forme musicale chère aux compositeurs slaves.

DUMKA Jasmina Kulaglich

Dumka, quel joli titre ! Ce nouvel album de la pianiste Jasmina Kulaglich rassemble quelques pièces maîtresses de la musique slave ainsi que certaines pépites méconnues de trois compositrices russes. Des pièces lyriques, contrastées, douces ou enlevées qui nous emmènent au coeur de la belle Russie. Sous les doigts d’une pianiste discrète, simple et élégante, à l’image de la musique qu’elle partage avec le public.

La Dumka, au coeur d’un album qui célèbre la vie

« Tout ce disque est une Dumka ! Ses pièces variées sont celles qui parlent profondément à mon être, choisies dans un ordre venant de mon coeur – certaines lyriques à souhait, d’autres denses et pleines de vie, les troisièmes espiègles, pour montrer que la joie peut exister en tout moment » (Jasmina Kulaglich)

La célèbre Dumka de Tchaikovki

Qu’elle a raison cette artiste ! Choisir la musique qui la séduit, depuis l’enfance, pour la partager avec son public. Voici la voie directe vers l’authenticité, celle qui l’éloigne le plus sûrement des affres et des travers de la communication. Quelle est donc cette invitation sincère au coeur de la Russie ? Bien évidemment la célèbre Dumka, scène rustique russe de Tchaikovski mais aussi La Séparation, Le souvenir d’une mazurka et le Nocturne en mi

bémol majeur de Glinka. Autour de ces deux coeurs, complétés par des pièces de Borodine et Khatchatourian, quelques pépites écrites par des figures féminines de la musique russe. Des trésors musicaux qu’on savoure tout en découvrant le destin de celles qui les ont écrites.

Les pépites de Dumka

Ella Adaïewsky, élève d’Anton Rubinstein, est une pianiste virtuose née à Saint-Pétesbourg et passionnée par la musique populaire. Installée pour un temps à Venise, elle recueille les chansons nationales et se consacre à la composition. Sa sarabande et sa gavotte, interprétées par Jasmina Kulaglich, témoignent d’ailleurs de son goût pour les formes anciennes. Egalement, les compositions de Leokadiya Kashperova (dont ici sont présentées les très lyriques Deux roses en première européenne) ont été vite reconnues par le public. La Révolution de 1917 met fin à la carrière de ce professeur d’Igor Stravinsky… Il ne faut pas toujours chercher raison et justice dans les remous de l’Histoire…

Le dernier personnage féminin de ce disque pourrait nous conduire à ajouter que l’Histoire ne dit jamais toutes les histoires. Voici Tatiana Nikolaïeva, immense figure du piano russe, avec sa centaine de disques, son premier prix du Concours international Bach de Leipzig. Elle dont la carrière de pianiste et de professeur a occulté son activité de composition. Nous découvrons donc, en première européenne également son Album pour enfants, en neuf pièces courtes et pleines de vitalité.

Un écho à la vie et une réponse à l’Histoire

« Ce programme fait écho à la vie – il est plein de contrastes et d’émotions intenses. Cette musique, je le sens autant envoûtante que génératrice de vie. » écrit Jasmina Kulaglich. Un programme qui fait écho à l’histoire aussi. La grande histoire avec ces destins de musiciens nés pour certains sous un régime tsariste et autoritaire. Emportés par la Révolution de 1917, étouffés sous le joug soviétique pour d’autres. Tous ont en commun de partager, grâce à la musique, l’envie de beauté, le soin apporté aux jolis moments de la vie et l’espérance qu’un jour, tout ira mieux. Jasmina Kulaglich a fort raison. Qu’elle continue de partager avec le public les pièces qui lui tiennent à coeur. Ce faisant, elle offre la preuve que la musique, et les arts, préparent l’avenir et des temps meilleurs pour l’humanité.

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