Rivales : Véronique Gens et Sandrine Piau éblouissantes

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Rivales, c’est une rencontre imaginaire entre deux divas, deux grandes figures de l’art lyrique français du 18ème siècle, Madame Saint-Huberty et Madame Dugazon, incarnées par les merveilleuses Véronique Gens et Sandrine Piau sous la direction de l’excellent Julien Chauvin et sous les notes du Concert de la Loge.

Mêlant airs et duos, Véronique Gens et Sandrine Piau font revivre les héroïnes de Gluck, Grétry, Monsigny, J.-C. Bach, Piccinni, Edelmann et Cherubini… Un disque Alpha.


« De nos débuts avec William Christie, nous avons gardé toutes deux une connivence – une appartenance même – avec cette étrange tribu des « baroques » venue pour en découdre avec un monde lyrique inaccessible autant que fascinant. »

Sandrine Piau et Véronique Gens (Rivales, Alpha)


Rivales : Deux complices de scène incarnent deux figures lyriques du 18ème que tout opposait

Les soprano Sandrine Piau et Véronique Gens sont complices depuis leurs débuts, révélées au public par la musique baroque. Réunies dans un programme imaginé par Julien Chauvin (directeur artistique du Concert de la Loge) et Benoît Dratwicki (Centre de musique baroque de Versailles), elles excellent, incarnant deux personnages triomphants de la scène lyrique du 18ème siècle.

Madame Dugazon (1755-1861) a fait ses premiers pas sur scène en Pologne. Elle devient ensuite une figure emblématique de la Comédie Italienne. « De 1769 à la Révolution, elle y chante les premières amoureuses et les soubrettes, guidée par la célèbre Mme Favart qui la prend sous sa coupe. (…) Après quelques mois d’interruption sous la Terreur, elle reparaît en scène. Entre 1795 et 1804, elle tient désormais surtout des rôles de mère éplorée que les compositeurs imaginent pour elle … », écrit Benoît Dratwicki. Voix fine et délicate, jeu de scène subtil la chanteuse, royaliste, fait ses adieux à la scène en présence de Napoléon.

Née une année après Madame Dugazon, Madame Saint-Huberty intègre la troupe de l’Académie Royale de musique en 1778. Repérée par Gluck, elle est celle du pathétique, de la grandiloquence et de l’héroïsme. « Son charisme naturel, son tempérament de feu et l’intelligence de son jeu faisaient d’elle une torche vive : elle était au moins autant actrice que chanteuse. » (Benoît Dratwicki). Royaliste, tout comme sa « rivale », elle quitte Paris durant la Révolution. Elle « meurt assassinée avec son époux, tous deux victimes d’une manoeuvre politique visant à récupérer le testament autographe de Louis XVI que le couple détenait. » (Benoît Dratwicki).

Sous le prétexte d’une rivalité supposée, l’accord parfait des voix de Sandrine Piau et Véronique Gens

Brillante idée que celle de cet enregistrement. A la mise en lumière de deux personnages historiques de la scène lyrique s’adjoint le plaisir immense que de voir réunies et conjuguées les voix magiques de deux très grandes artistes lyriques de notre scène actuelle. Sandrine Piau incarne avec brio des rôles d’amantes sensibles tandis que Véronique Gens ceux de tragédiennes et d’héroïnes. Sous le prétexte d’une rivalité supposée entre Madame Dugazon et Madame Saint-Huberty, ce disque est rempli de couleurs et de chatoyance.