Une quatrième édition pour La semaine classique du lavoir

Anne-Sandrine DI GIROLAMO

il y a 10 mois

Focus sur La Semaine Classique du Lavoir.

Une quatrième édition, du 9 au 11 décembre 2022 au Lavoir Moderne Parisien à Paris. Un festival à découvrir pour « vivre, ressentir, partager la musique et tout ce qu’elle peut raconter ! ».

Michèle Pierre, directrice artistique du festival, a répondu à nos questions.

La semaine classique du lavoir : entretien avec Michèle Pierre, directrice artistique

Gang Flow : Vous êtes directrice artistique du festival. Comment avez-vous construit la programmation de cette édition 2022 ?

Michèle Pierre : J’essaie chaque année de proposer une programmation variée, que ce soit dans les époques ou dans les instruments présentés. J’attache beaucoup d’importance à programmer des oeuvres de musique contemporaine. Chaque année, nous passons commande auprès d’un compositeur ou d’une compositrice et créons une oeuvre au festival. J’aime aussi proposer des formations de musique de chambre originales en plus des formatons plus traditionnelles comme le quatuor à cordes. Cette année, par exemple, nous avons le Duo Svadistana (Emeline Concert et Gabrielle Lafait), un duo violon et alto ! Enfin, j’aime créer des passerelles entre les styles. Et donc aussi entre les publics, et c’est pourquoi il n’y a pas que de la musique classique au festival.

Selon moi, une manière de faire venir le plus large public possible aux concerts de musique classique, c’est aussi de programmer d’autres styles de musique – comme la pop (La Chica) ou la musique traditionnelle irlandaise (Bowin’ in the wind). Outre le fait que j’adore ces musiques, je trouve ça intéressant de faire venir au festival le public de ces groupes là, et de leur donner envie de rester au concert d’après, ou de revenir le lendemain, cette fois pour voir un concert classique. A vrai dire, je n’aime pas du tout les choses cloisonnées et étiquetées !

Gang Flow : Quelles sont les lignes fortes de cette édition 2022 ?

Michèle Pierre : Cette année, le focus est mis sur la lutherie, ce métier de fabrication, restauration et réparation des instruments à cordes. Un métier indispensable aux artistes, et pourtant pas si connu du grand public. La marraine de cette quatrième édition est Sandrine Osman, une merveilleuse luthière, aussi brillante que sympathique, et très pédagogue. Elle présentera son métier lors d’un « atelier éphémère de lutherie » le dimanche 11 décembre.

La Semaine Classique du Lavoir est un festival très ancré dans son territoire : la Goutte d’Or, le 18e arrondissement, et plus largement Paris. Je suis très heureuse de présenter cette année « Parirama », un concert donné par le trio à cordes Felice (Hélène Maréchaux, Eva Sinclair et Justine Metral), autour d’oeuvres uniquement composées à Paris, de Marin Marais à Django Reinhardt.

Gang Flow : Le festival organise des masterclasses de violoncelle et de flûte, des ateliers musicaux et des débats. Pourriez-vous nous en dire plus ?

Michèle Pierre : Mon souhait le plus cher, c’est de réussir à faire venir au festival le public le plus large et diversifié, de présenter ce répertoire qui me bouleverse à des personnes qui pensent peut-être que la musique classique n’est pas pour eux, qui ne se sentent pas suffisamment « connaisseur ». C’est dans cette optique là que nous avons mis en place, en amont et pendant le festival, de nombreux moments de rencontres (avec la compositrice Clara Olivares, les artistes), débats (autour de la création contemporaine), ateliers (improvisation au violoncelle avec le Duo Brady), concerts présentés ou encore master-classes (flûte irlandaise avec Sarah van der Vlist), afin de rencontrer des publics diversifiés : habitants du quartier, enfants, étudiant-es en conservatoire, public curieux. Tous ces moments sont totalement gratuits.

Gang Flow : Pourriez-vous nous présenter l’équipe qui organise le festival. Est-ce que ce sont des musiciens, des bénévoles ?

Michèle Pierre : J’ai la chance d’être entourée d’une équipe magnifique, bienveillante et motivée (parce que ce n’est vraiment pas rien d’organiser un festival !). Marie Vève (Estampille Culture), qui m’aide à l’organisation du festival et assure en particulier toute la coordination des actions culturelles et des liens noués dans le quartier de la Goutte d’Or. Armen Doneyan (Lusankar Productions) réalise de magnifiques vidéos et photos des concerts, Anaïs Georgel est régisseuse et ingénieure du son. J’ai une très belle équipe de bénévoles qui accueillera le public pendant ces quelques jours : merci Juliette R., Patrice, Paul, Juliette M., Solène, Aude.

Découvrir la programmation